TOUCHARD Fabien

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jbm-5429jean-baptiste-millot   JBM-5429©Jean-Baptiste Millot

Fabien TOUCHARD, compositeur, pianiste

 

Pianiste accompagnateur, compositeur, arrangeur et improvisateur, Fabien Touchard multiplie ses activités d’interprète, de créateur et d’enseignant. Formé au Conservatoire de Paris ainsi qu’à l’Université de Paris-IV Sorbonne, il y étudie l’écriture, la composition, l’orchestration, l’analyse, l’improvisation, l’accompagnement vocal, et la musicologie. Il y obtient 8 prix et 3 masters.

Compositeur lauréat de la Fondation Banque populaire en 2014 et de la Fondation Franz Josef Reinl de Vienne/Münich en 2013, il réalise également de nombreux spectacles et ciné-concerts, notamment avec le Hall de la Chanson/Centre national du patrimoine de la chanson depuis 2010. Après avoir enseigné l’écriture musicale et l’harmonie au clavier à l’Université de Paris-IV Sorbonne, aujourd’hui il poursuit ses activités pédagogiques avec la musique au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris et l’écriture musicale au Conservatoire de Boulogne-Billancourt (CRR). Ses œuvres sont publiées par Aedam Musicae.

 

 autocollant-drapeau-angleterre Pianist, accompanist, composer, arranger and improviser, Fabien Touchard is active as a performer, creator and teacher. Trained at the Paris Conservatoire and the Paris-IV Sorbonne University, he studied composition, orchestration, analysis, improvisation, compositional stylistics, vocal accompaniment and musicology.

Awarded prizes as a composer by the Banque Populaire Foundation in 2014 and the Franz Joseph Reinl Foundation in Vienna/Munich in 2013, he has given numerous performances and “ciné-concerts,” in particular with the Hall de la Chanson/National Heritage Center for Song. After having taught compositional stylistics and keyboard harmony at the Sorbonne University (Paris-IV), presently he teaches music at the Paris National Drama Conservatoire and compositional stylistics at the Boulogne Billancourt Conservatoire (CRR). His compositions are published by Aedam Musicae.

     

« […] Quoiqu’il en soit, la « grande culture » d’avant-guerre devint après-guerre le symbole de l’ancien monde, celui qui a couru à sa perte. Cela explique le besoin des artistes de l’époque de nier tout un pan de cette culture, de ne pas y faire référence, jusqu’à instaurer une espèce de tabou. C’est la table rase, qui a donné lieu à un malentendu, finalement une espèce de mythe : ce n’est pas toute la musique du passé que les artistes rejettent (et un compositeur comme Pierre Boulez, lors des concerts du Domaine Musical, ne manquait pas d’instaurer une filiation entre Machaut, Webern et lui-même), mais bien plutôt la musique, perçue comme décadente, du « monde d’avant », celui qui menait à l’horreur 

Le temps a passé. La modernité, qui a éprouvé le besoin, à un certain moment de l’histoire, de balayer tout cela, jusqu’à aller parfois à une esthétique de la destruction, a fait son temps. Cette démarche était finalement assez proche d’un mécanisme psychique succédant à un traumatisme : rejet, négation, refoulement. Aujourd’hui, nous assistons à un retour du refoulé, en quelque sorte ! Disons, tout du moins, que la mémoire n’a plus de telles frontières. Les nécessités de la modernité ne sont plus les nôtres, nous qui sommes maintenant au-delà de cette modernité.

Dans les années quatre-vingt, a vu le jour une autre tendance de la musique en France notamment, qui croyait en un « retour à », et que l’on a affublé du nom assez péjoratif de « néo-tonalité ». Tout un courant a ainsi vu le jour, qui a eu le mérite de vouloir renouer avec les habitudes d’écoute du public, par opposition à une musique contemporaine perçue comme trop austère et indigeste (à vrai dire, le retour au mécanisme de l’audition et de la perception commença explicitement à se faire avec la musique spectrale dès les années soixante-dix, la réalité historique est donc un peu plus complexe). S’ensuivit une querelle entre tenants de la modernité et ceux de la néo-tonalité, qui connut son apogée dans les années quatre-vingt-dix, et dont le livre de Benoît Duteurtre, Requiem pour une avant-garde, est un symbole (plus récemment, la fameuse conférence de Jérôme Ducros tentait donc de ressusciter une polémique en réalité vieille de vingt ans…).

Je disais que la mémoire n’a plus de frontières, de même que la géographie musicale. La néo-tonalité n’en était pas tout à fait là, car elle existait en opposition à la musique moderne dite “contemporaine”, et finit par devenir une table rase de la table rase. Mais peut-on vraiment dire que parmi le laboratoire foisonnant des années 45 à 80, tout soit à jeter en bloc ? Bien sûr que non, et quitte à lever les barrières, il est peut-être temps de les enlever jusqu’aux dernières, et de réinvestir aujourd’hui ce que cette modernité musicale a pu nous donner, elle aussi. Loin d’une esthétique de la destruction, mais loin aussi de la négation de toute période historique quelle qu’elle soit, les artistes d’aujourd’hui peuvent lever tous les tabous, me semble-t-il, et le rejet n’est plus à l’ordre du jour […]. »

Fabien Touchard, extraits de L’Horloge et l’abîme sur le site de CLASSICAGENDA

 

 

COMPOSITIONS, Vidéos

  • In Hora mortis, pour piano à 102 notes et à cordes parallèles conçu par Stephen Paulello, Philippe Hattat, piano

      DISCOGRAPHIE :

 

 

Album Beauté de ce monde, Éditions Hortus

  • Plage 1 : Beauté de ce monde (2017), poème d’Ilarie Varonca, 12’39
  • Plages 2 à 5 : L’Horloge et l’abîme (2016), 11’14
  • Plages 6 à 9 : Le silence tombe en moi comme un fruit, poèmes d’Anne Perrier, 12’45
  • Plage 10 : Étude pour piano n° 1 (2010), 3’36
  • Plage 11 : In Hora Mortis, Étude pour piano n° 4 (2016), 7’42
  • Plage 12 :  Three things, poème de William Butler Yeats (2013), 3’49

 

Critiques :

  • ResMusica 
  • Classica de décembre 2018 : « Sans renier les apports du second XXe siècle, la musique de Fabien Touchard, claire et subtile, s’inscrit dans la droite ligne de l’école moderne française ».